Prévention d'une catastrophe en cas d'éruption du Vésuve

Prévention d'une catastrophe en cas d'éruption du Vésuve

 

 

 

 

 

Comme nous l'avons vu précédemment, les pentes du volcan napolitain et ses environs sont densément peuplés. Il est donc primordial de surveiller en permanence le Vésuve. Mais outre la surveillance de l'édifice (voir l'article sur les moyens de surveillance au Vésuve), il faut aussi prévoir des plans d'évacuation des populations alentours en cas de réveil du volcan.

 

Le plan d'urgence, en fonction des phénomènes précurseurs observés, a été mis en place par les autorités italiennes. Il distingue trois niveaux d'alerte successifs : l'attention, la pré-alarme, et l'alarme. Dès que l'alarme est déclenchée, la zone rouge (voir shéma plus haut) se doit d'être évacué en 7 jours maximum ! Mais actuellement un remaniement de ce plan tente de faire passer ce délai à 3 jours. Cela est crucial quand on sait que personne n'est capable de prédire quand l'éruption aura lieu. Certes les volcanologues peuvent prévoir une éruption 25 jours à l'avance mais nul ne sait quel est le laps de temps qu'il y aura entre les signes précurseurs et le début de l'activité.

 

 

 

 

La zone rouge est celle où le risque est le plus grand. Elle inclut 18 communes et regroupent 700 000 habitants menacés par le phénomène des coulées pyroclastiques dès les premières minutes de l'éruption. Cette zone devra donc être totalement désertées avant même le début de l'éruption.

La région de Campanie n'est pas en mesure d'accueillir un si grand nombre de personnes. Ainsi chacune de ces 18 villes est jumelée avec une région italienne qui accueillera les habitants en cas d'éruption. Ces régions sont : le Lazio, la Toscane, l'Ombrie, la Lombardie, la Vénétie, la Calabre, la Sicile, etc.

 

Mais il existe d'autres zones de risques. Parlons de la zone jaune : plus de 300 kg de cendres et éventuellement bombes sont capables de toucher une partie de cette zone  entraînant parfois l'effondrement de bâtiments. Il est néanmois possible, comme ce fut le cas en 1631, que seul 10 à 20% de ce territoire (96 communes) soient concernés tout dépend de la hauteur de la colonne éruptive et de la direction et de la vitesse du vent au moment de l'éruption. Plus d'un million d'habitants occupent cet espace, mais il sera possible d'attendre le début de l'éruption pour mieux définir les secteurs à évacuer.

Enfin la dernière zone est la zone bleue adjacente à la zone rouge. Dans cette partie, des lahars sont susceptibles de se créer. Il s'agit de coulées boueuses, parfois brûlantes, qui peuvent tout détruire sur leurs passages. En effet, elles sont constituées d'eau et de cendres volcaniques et leur température maximum est de 90°C. S'il pleuvait durant l'activité, la pluie se déposerait sur les dépots volcaniques et formerait ces lahars.

 

Le cas de Naples ?

 

Naples et sa banlieue abritent prés de trois millions d'habitants. Bien que le Vésuve soit la principale menace, les napolitains ont d'autres soucis...

En effet la baie de Naples est au coeur d'un ensemble volcanique actif : le Vésuve à l'est et les Champs Phlégréens à l'ouest, ainsi que l'île d'Ischia qui est aussi un volcan. Heureusement la surveillance du site est assurée.

Les abords du Vésuve sont équipés de divers instruments qui l'auscultent incessamment : ses moindres soubresauts sont enregistrés et analysés. Les techniques les plus modernes sont utilisées comme les satellites.

 

Les Champs Phlégréens inquiètent également d'autant que la dernière éruption est ancienne et que le phénomène du bradysisme semble avoir repris. Certains scientifiques pensent que l'éruption de ce volcan pourrait être catastrophique, les Champs Phlégréens seraient un mini supervolcan c'est - à - dire que même si ils ne sont pas comparables aux redoutables Yellowstone et Toba, deux vrais supervolcans, le complexe est néanmoins capable de générer une super éruption.

 

Cependant c'est surtout le réveil du Vésuve qui a fait l'objet d'un plan d'évacuation puisqu'il est le plus susceptible d'être actif. Selon le plan, quelques 700 000 personnes situées dans des zones menacées seraient évacuées. (trois fois plus qu'en 1944 !).

 

 

Il faut attendre les années 1970 pour que les experts réfléchissent mieux à la gestion du danger lié à une nouvelle éruption du Vésuve, avec toutes ses répercussions sur la vie sociale et économique.

Le Vésuve est depuis considéré comme un élément naturel à risque face auquel des mesures préventives doivent être prises.

« Le Vésuve doit être pris comme un volcan actif très dangereux qui, au cours de son histoire éruptive, a déjà enregistré de longues périodes de repos. L'histoire du volcan nous suggère que plus la période de repos est longue, plus le réveil sera violent. », déclare un volcanologue à l'époque... Or nous sommes en 2011 à l'heure où j'écris ces lignes...

 

Fin 1995, les autorités civiles et l'observatoire du Vésuve ont mis en place un nouveau plan d'évacuation de la zone vésuvienne.

 

La réalisation de ce scénario part de l'hypothèse que le réveil du célèbre volcan napolitain touchera les mêmes zones, de la même façon qu'un des derniers grands événements historiques. Les études réalisées par le Gruppo Nazionale di Vulcanologia (GNV) ont établi que l'éruption maximale attendue dans les prochaines dizaines d'années serait similaire à celle de 1631. Actuellement, si le Vésuve devait entrer en activité, les conséquences de son éruption pourraient être semblables à celle de 1631 même si bien sûr il y a plus d'enjeux de nos jours comme la zone est densément peuplée. Mais plus le volcan prolongera son repos, plus le réveil sera douleureux et il n'est pas à exclure que si il se réveille dans très longtemps l'éruption nouvelle atteigne une intensité proche de celle de l'an 79.

 

Les volcanologues ont donc dans un premier temps délimité les trois zones dont je parle plus haut dans cette article, la zone rouge et les 18 communes à haut rique, la zone jaune et la zone bleue.

 

En 2006, un exercice d'évacuation a été organisé, avec la participation d'experts de quatre pays étrangers. 2500 personnes ont été mobilisées. L'exercice prenait en compte la présence de touristes ainsi que la sauvegarde du patrimoine culturel.

Bien que évacué soit nécessaire, le plan actuel est - il efficace ? Rappelons que le Vésuve est un volcan imprévisible tantôt très actif produisant des éruptions hawaiiennes ou stromboliennes tantôt sortant de longs sommeils et générant des éruptions vulcaniennes à pliniennes... De plus, les signes précurseurs sont eux aussi imprévisibles ! Tantôt le volcan prévient à l'avance comme en l'an 79 où hélas les populations ignorantes n'ont pu l'écouter mais il arrive qu'il y ait peu de signaux avant - coureurs également comme durant le XIX ème siècle.

 

Il y a 3780 années, une explosion du Vésuve, dite d'Avellino, qui avait donné peu de signaux précurseurs avait recouvert de cendres et de roches une zone allant jusqu'à 25 km autour de l'édifice ensevelissant champs et villages ainsi que de nombreux habitants vivant la à cette période. La plupart des personnes ayant fui ont pu peut être survivre mais l'ampleur des destructions a entraîné  un abandon de toute la région pendant des siècles. Cette éruption massive aurait même affecté pendant une certaine période le climat terrestre !!!

Or, si le Vésuve est capable de générer de telles éruptions, cela voudrait dire que Naples et ses environs pourraient être sévèrement touchés en cas d'un réveil quasi soudain et catastrophique ! Cette antique éruption était bien plus violente que celle de l'an 79. Donc, si le Vésuve peut être l'auteur d'éruption bien plus cataclysmales que celles de l'an 79 ceci explique assez sa dangerosité.

 

Mais, quelque soit l'intensité de la prochaine éruption et le temps avant le début de l'activité il faut aussi tenir compte d'un problème bien contemporain : la circulation.

En temps normal circuler dans l'agglomération est déjà difficile. L'autoroute de Salerne passe au pied du volcan et les coulées de lave sont bien visibles sur ses accotements. Un scénario dramatique peut se poser si le Vésuve produit une éruption soudaine. Et même si les précurseurs laissent le temps aux scientifiques d'évacuer, il faudrait que les napolitains adaptent une conduite déjà peu aisée en temps habituel.

 

 

 

 

 

 

 

 



30/01/2011
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