Les éruptions du Vésuve au XX ème siècle

Eruptions du Vésuve au XX ème siècle

 

 

Au XXème siècle les éruptions du volcan napolitain commencent à se rarifier. C'est en 1906 que le volcan ouvre le bal des éruptions de ce siècle. Il y aura ensuite des activités en 1929, 1933 et 1944.

 

L'éruption de 1906 :

 

Les signes précurseurs débutent le 27 mai 1905 lorsque le volcan produit une forte activité de vapeur dans le cratère. Le phénomène eut plus ou moins lieu jusqu'au previer avril 1906. Ce jour la il y eut projection de morceaux de lave !

Mais l'éruption débute vraiment à partir du 04 avril. Une fissure s'ouvre sur le flanc sud à une altitude assez haute. Une coulée de lave s'en échappe. Durant la nuit du 04 au 05 cette fissure s'aggrandit et vers minuit une nouvelle coulée s'échappe du volcan (la lave atteint alors des températures proches de 1050°C).

Le 06 et le 07 avril de nouvelles fissures plus petites s'ouvrent à 600 mètres d'altitude et les nouvelles coulées ravagent la commune de Boscotrecase et une partie de la commune de Oratorio (la lave a même pénétré à l'intérieur de l'église de cette ville). La coulée stoppe le 08 avril à 10 mètres du cimetière de la ville de Torre Annunziata !

Parrallèlement aux coulées fissurales, des explosions sommitales ont lieu.

Le 08 avril les explosions se font plus virulentes et la montagne en fièvre trembla souvent.

A 3h30 du matin une fontaine de gaz et de lave sortit du cratère avec une énergie énorme et atteignit les 600 mètres de hauteur.

Des cendres et des projections s'abattent sur les communes de Ottaviano et San Giuseppe Vesuviano. L'épaisseur des cendres atteignait par endroit 1,25 mètre et de nombreuses constructions finirent donc par s'écrouler sous le poids des cendres. La voûte de la Paroissiale de San Giuseppe Vesuviano tombe elle aussi provoquant la mort d'une centaine de personnes. 

L'après midi du 08 avril, les cendres pouvaient atteindre les 13 000 mètres de hauteur ! la vitesse des gaz était de 500 mètres par seconde ! Les températures étaient de 400°C. Les parois du cratère finirent par être rongées par ces gaz et s'écroulèrent. Le vésuve s'abaisse de plusieurs centaines de mètres et le diamètre du nouveau cratère est de 800 mètres.

Le 09 avril heureusement, le volcan commenent à faiblir. Le Vésuve tremble mais moins et la violence des tremblements perd en intensité. Des explosions de cendres sont encore à déclarer. A partir du 13 avril le cône Vésuvien se recouvrit de cendres blanches riches en sulfates (cendres blanches facilement semblables à de la neige quand on regarde de loin). Hélas le 14 la pluie tombe et des lahars (coulée de boue chargée de matériaux volcaniques, souvent brûlantes) dévalent le volcan.

Les cendres tombées lors de cet épisode éruptif furent pour la plupart ramassées et quelques échantillons ont été donnés au Musée Vésuvien.

Le volcan se calma ensuite jusqu'au 05 juillet 1913. Cette année la une mini éruption : le 05 juillet de la lave se répand dans le cratère et celui ci déborda heureusement sans conséquence sur les populations... Ces petites affusion de lave furent intermittentes jusqu'en 1929.

 

L'éruption de 1929 :

 

Le 02 juin 1929, les petites arrivées de lave occasionnelles qui avaient lieu depuis 1913 se firent plus fréquentes et plus intenses. La lave déborda et recouvrit le fond de la Vallée de l'Enfer (partie est de la vallée du géant).

Le 03 juin le phénomène continue de croître et le 04 juin la lave menace les agglomérations. Les villages de Pagani et de Campitelli furent totalement détruits. Pourtant le désastre aurait pu être évité comme la lave provenait de la vallée de l'enfer et qu'il y avait une petite défense artificielle à cet endroit... Un scientifique, Rittman, avait proposé aux autorités de renforcer cette barrière mais en vain. Si ce conseil avait été suivi, la lave aurait été déviées dans les champs de laitiers non habités (reste de matériaux volcaniques). Toujours le 04 juin, le flanc sud du Vésuve s'ouvre et éjecte de la lave très fluide et ces fontaines de lave atteignent plusieurs mètres de hauteur.

Les explosions formèrent brusquement un nouveau petit cône de laitiers alors que l'ancien était occupé par du magma solidifié. Une grande coulée de lave avança à une vitesse de 10 mètres par seconde ! Six minutes après cette phase importante de l'activité, les explosions sommitales gagnèrent en violence. Le magma remonta donc et forma un lac de lave de 70 mètres de diamètre, les fontaines de lave frôlèrent les 60 mètres de hauteur ! Parfois la lave débordait et dévalait les pentes du volcan. La température de la lave de cette activité est évaluée à 1400°C. Le 05 juin les fontaines de lave se firent plus virulentes et éjectèrent parfois des blocs de plusieurs kilos à 1200 mètres de haut et jusqu'à 3 km de distance. Le 08 juin l'éruption cessa. Les scientifiques estimèrent que le Vésuve avait vomi 12 millions de mètres cube de lave et 1,5 milliards de mètres cube de gaz. Un nouveau cône central est né dans le cratère après cette activité .

 

L'éruption de 1933 :

 

Après les derniers écoulements de lave de 1929 le volcan entra dans une période plutôt calme. Une petite fumée  dont les couleurs changeait parfois s'exhalait du cône central. Mais l'activité se réduisait à ceci.

En 1932, une sonde descendue le long du conduit éruptif toucha le fond à 320 mètres de profondeur. Le magma était redescendu...

Mais au début du mois du février 1933 des séismes (une dizaine de petits tremblements par jour) ébranlèrent le célèbre édifice napolitain. Bien sûr ils furent enregistrés par les sismographes de l'Observatoire Vésuvien.

En mai 1933 des éclats noctures furent à nouveau visibles par les habitants, le magma remontait... Puis les grandes explosions sommitales commencèrent indiquant que l'éruption était proche.

Le 03 juin,  une large fissure s'ouvrit à la base sud - est du petit cône central. les laves sortirent en abondance et colonisèrent la partie orientale du cratère. Puis le débordement eut lieu 3 jours après et comme en 1929 les coulées s'épanchèrent dans la vallée de l'enfer.

Mais les laves de 1933 sont plus visqueuses que les laves de 1929 car leur température est "basse". Fin août les laves n'avaient même pas colonisé entièrement la vallée de l'enfer. La lave stagna et atteignit 150 mètres de haut en refroidissant.

Il s'agit de l'éruption la moins violente au XX ème siècle.

 

L'éruption de 1944 :

 

Entre 1933 et 1944  Le paysage changeait du paysage actuel. A l'intérieur du cratère Vésuvien, se trouvait un petit cône où avait lieu le dégazage normal de l'édifice. Un célèbre petit panache blanc sortait du cône, dû à ce dégazage, et était en permanence visible par les populations. Des jets de lave avaient encore parfois lieu comme le conduit n'était pas bouché.

Le premier mars 1944 les volcanologues détectent l'ouverture d'une fissuration dans le fond du bassin magmatique grâce aux sismographes qui indiquent que les ondes harmoniques baissent mais que des chocs spasmodiques apparaissent... Le magma descendit dans la cheminée et les jets de lave se firent donc plus rares.

Le 11 mars une partie du cône finit par s'effondrer dans la cheminée vide du Vésuve en raison des séismes. Or l'éruption est proche. Pour que les gaz et le magma puissent s'échapper du volcan, ils doivent se frayer un chemin... Des explosions multiples au lieu dans la cheminée du volcan jusqu'au 17 mars. Le soir du 17 l'activité cesse brusquement mais les scientifiques savent qu'il ne s'agit que du calme avant la tempête :

En effet, le 18 mars à 14 heures un essaim de séismes assez conséquents débutent. A 16 heures des explosions violentes se font entendre dans le cratère et le conduit s'ouvre. Les laves liquides remplirent le cratère et finirent par déborder. Cela dure 3 jours.

Le 20 mars des fontaines de lave montent à 70 mètres de hauteur.

Une des coulées recouvre le fond de l'Atrio du cheval et descend la vallée entre la colline de l'Observatoire et l'extrémité ouest de la Somme. La vitesse de la lave ? 100 mètres/heure. La lave liquide n'est donc pas si fluide comparée aux vitesses impressionnantes enregistrées lors d'éruptions plus anciennes. Le 21 mars, les villes de Massa et San Sébastiano del Vésuvio dont détruites.

Une autre coulée descendit le flanc ouest du volcan et détruisit le funiculaire. Une autre coulée s'attaque au flanc sud.

Le 22 mars à 17 heures, la cheminée cède et s'écroule mais trois heures plus tard elle est de nouveau dégagée par de puissantes explosions.

Le 23 mars, des secousses telluriques sont accompagnés de fortes explosions de cendres. Les panaches au dessus du volcan sont sillonnés d'éclairs. L'accumulation de cendres est si importante sur les flancs que les pluies engendrent la formation des fleuves de boue. A Terzigno, 5 kilomètres à l'est du cratère, il y a 80 centimètres de produits éjectés par le volcan napolitain. A 28 kilomètres, à Cava dei Tirreni, il y en a encore 30. Les cendres sont tombées jusqu'en Albanie. En revanche au sud est à Torre del Greco, la chute de produits a été faible. Le vent dominant a beaucoup influencé les retombées.

A partir du 26 mars l'édifice vomit des cendres blanches ce qui est bon signe : l'éruption touche à sa fin.

Le 29 mars, l'activité cesse. On a évalué à 21 millions de mètres cubes le volume des coulées laviques  et à 30 millions de mètres cubes celui des cendres éjectées durant l'épisode éruptif. Le cratère a changé  : un diamètre de 500 mètres et une profondeur de 300 mètres, son volume est trois fois moindre qu'en 1906. Au fond s'ouvrait encore une bouche faiblement active dont l'obstruction totale, le 09 avril 1944, marqua le début d'une longue période de repos du volcan qui persiste encore aujourd'hui...

 

Et maintenant ?

Le Vésuve n'a plus eu d'éruption depuis 1944 mais une activité fumerollienne existe. En 1950, la température des fumerolles à l'intérieur du cratère varie entre 263° et 550° C. Le 18 février 1952 il y a de grands éboulements dans le cratère qui soulèvent des poussières, les populations craignent une nouvelle éruption. La profondeur n'est plus que de 230 mètres. De 1961 à 1965, les sismographes détectent de petites secousses liées à des remaniements dans la cheminée, la température des fumerolles augmente, on mesure 650°C sur la paroi Est. Pourtant l'éruption n'a pas lieu.

 

 

 

 

 

 

 

 



27/01/2011
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