L'histoire des excursions au Vésuve

L'histoire des excursions au Vésuve

 

 

Autrefois, accéder au sommet du volcan était d'une grande difficulté, les moyens n'étant pas les même qu'aujourd'hui...

 

Et pourtant au XIX ème siècle le Vésuve était très sollicité par les touristes car il était dans une période de grande activité et l'émotion de fouler le sommet d'un édifice actif commençait à plaire au plus grand nombre. Mais les routes n'étaient que des sentiers dallés de pavé et au bout d'un moment, vers la Vallée du Géant, les bêtes de somme étaient trop épuisées pour continuer la montée des visiteurs. Il fallait entreprendre la suite de l'ascension à pied ou à chaise à porteurs pour les curieux les plus aisés.

 

Devant la popularité croissante du volcan napolitain, quelques paysans habitant à proximité du Vésuve décidèrent de se faire un peu plus d'argent en se faisant passer pour des guides. Ils allèrent alors s'installer dans la Vallée du Géant la où les touristes devaient abandonner leur monture et faire des haltes avant d'entamer la suite de l'ascension. Naturellement les paysans n'ayant pas les "vraies" compétences de guides, de nombreuses plaintes ont été déposées si bien qu'en 1870 un financier Ernesto Emanuele Oblieght proposa l'idée de faire construire un funiculaire arrivant jusqu'au sommet du Vésuve. L'idée fut approuvée et le funiculaire fut inauguré le 06/06/1880. On pouvait y accéder en calèche pour les populations les plus proches mais il existait aussi un tramway qui partait de Naples jusqu'à Pugliano (Pugliano est en fait Herculanum, la ville a repris son nom antique au début du XX ème siècle). De la il fallait prendre la calèche qui conduisait jusqu'à la station inférieure du funiculaire. De plus il y avait aussi un trait ferroviaire du côté d'Herculanum.

 

En 1902 un grand hôtel fut construit au pied du volcan il fut nommé "Ermitage". On y servait des chopes de Lacrymae Christi (vin produit sur les pentes du Vésuve, nom français "larmes du Christ"), des saucisses et des oeufs durs. Celui qui servait les boissons était appelé ermite, il était chargé de présenter un gros livre à chaque client pour que celui ci appose sa signature. Cette idée de recueillir des signatures existaient bien avant la création de l'hôtel mais on ne connait pas les dates exactes de cette coutume.

Bien sûr il y eut plusieurs albums qui devinrent très rapidement une collection précieuse d'autographes. On y retrouvé les signatures de personnalités célèbres tels Goethe, Dumas, Lamartine et Flaubert. De nombreuses personnes s'amusaient aussi à écrire des poêmes ou des anecdotes sur les albums et parfois même des personnes écrivaient leur testament avant de se jeter dans les bouches actives du volcan pour se suicider !

Ainsi en 1817, un français, Louis Coutrel avait écrit son testament dans un des albums avant d'aller se jeter la tête la première dans une bouche à feu du Vésuve ! Cette bouche est désormais appelée par les guides "bouche du français".

 

Mais ces quelques tristes anecdotes n'entâchèrent guère la popularité du volcan. En 1880 la création du funiculaire séduit les foules car désormais le volcan est facile d'accès. Une chanson aide à promouvoir le funiculaire, il s'agit de la chanson Funiculi-Funiculà dont la musique fut écrite en 1880 par Luigi Densa. Les paroles sont de Guiseppe Turco qui interprète également la chanson.

Hélas, le funiculaire fut détruit trois fois par la lave. L'éruption de 1944 est fatale à l'équipement : détruit encore une fois, les napolitains abandonnent l'idée de le remettre en état. En 1953 il est remplacé par un télésiège avec des chariots à deux places. Aujourd'hui lui aussi ne fonctionne plus et on reparle de l'installation d'un funiculaire moderne. Mais parallèllement des routes modernes se construisent dès les années 20 sur les flancs de l'édifice pour que les autocars puissent mener des visiteurs le plus haut possible sur le volcan.

 

Aujourd'hui le pentes du Vésuve sont urbanisés jusqu'à un peu plus de 500 mètres d'altitude car des habitations et auberges se sont édifiées près des routes.

Les autocars qui redescendent du sommet s'engagent dans des routes sinueuses et sans visibilité. Ils s'annoncent à chaque virage en claxonnant avec virulence pour prévenir les bus et les voitures montants du risque de collision.

 

Il est pourtant encore possible de faire l'ascension du Vésuve à pied. On peut même choisir de partir du nord du volcan ou du sud de ce dernier. Un des itinéraires les plus suggestifs part du chemin muletier "Cupa Vecchia" à proximité de la commune de Torre del Greco. On monte vers un groupe de bouches éruptives formées en 1861 et on continue ensuite jusqu'au sommet.

 

 



20/01/2011
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