Histoire d'Herculanum

Histoire d'Herculanum

 

Herculanum était une cité bien plus petite que la ville de Pompéi. Elle recouvrait une superficie de 12 hectares dont 4,5 ont été dégagés lors des fouilles. La ville comptait environ 4000 habitants.

 

Comme le révèle clairement son nom, l'origine d'Herculanum est liée à la figure mythique du demi-dieu Hercule. D'après la légende rapportée par Denys d'Halicarnasse (historien grec), c'est le demi dieu qui a fondé la ville lors de son passage en Italie de retour d'Espagne.

La région fit l'objet d'une active colonisation grecque, avec la prépondérance régionale de Cumes, fondée en 740 av. JC. La poussée étrusque vers le sud, marquée par la fondation de Capoue en 524 av. J.-C., se heurte à la présence grecque. La défaite étrusque de -474 contre la coalition de Cumes fait passer Herculanum et Pompéisous l'influence grecque, pour quelques décennies seulement. Vers 420 av. J.-C, des montagnards samnites prennent le nom de Campaniens, s'emparent de Cumes et des cités de la baie de Naples, dont Herculanum et Pompéi, s'y installent à la place des anciens habitants et y exercent une influence durable.

Avec l'expansion romaine vers la Campanie et les guerres samnites, Herculanum et Pompéi passent dans l'alliance romaine (voir chronologie histoire de Pompéi), qui se maintient lors des incursions en Italie de Pyrrhus et d'Hannibal. Mais malgré leur fidélité à Rome, les habitants d'Herculanum et de Pompéi se voient refuser le droit de cité romaine, ce qui les pousse à la révolte en 90 av. J.-C. lors de la guerre sociale. En juin 89 av. J.-C. T. Didius, légat de Sylla (homme d'état romain), prend d'assaut Herculanum.

Si en 80 avant J.-C., Pompéi devient une colonie de droit romain, Herculanum a dû attendre la fin des années 30 avant notre ère pour obtenir le statut de municipe (moins important qu'une colonie, perçue un peu comme indigène par rapport au monde romain).

 

Herculanum se développe comme station balnéaire très appréciée par les riches Romains et comme ville résidentielle des grandes familles attirées par la splendide position panoramique du promontoire sur lequel elle est bâtie, par son climat et par les produits typiques de la campagne environnante. Cette interprétation doit être nuancée : toute la baie de Naples était un lieu de villégiature pour l'aristocratie romaine et les auteurs antiques consacrent Baïes comme la station balnéaire réputée.

L'ambiance des quartiers dégagés parait tranquille : assez peu de boutiques, de petits ateliers, pas d'usure de chaussée qui refléterait un trafic intense des rues menant à la mer, pas de trace dans les graffiti de campagne électorale enfiévrée comme à Pompéi. Herculanum que nous connaissons reste éloigné des grands échanges commerciaux et des luttes politiques, l'exiguïté de la cité n'a pas aboli la mixité sociale, et les belles demeures sont un agréable refuge pour les riches citoyens de la proche métropole napolitaine.

En 62 après JC, la ville est partiellement détruite par le grand séisme. Et 17 ans plus tard elle connaîtra le même sort funestre que Pompéi.

 

Aménagement du territoire :

 

Conformément à l'organisation des cités antiques, le centre d'Herculanum est le lieu où se trouvent les bâtiments publics et les espaces de réunion : le forum et son annexe couverte, la basilique, le théâtre. En revanche, le temple qui mettait la cité sous la protection d'un dieu majeur fait défaut en l'état des fouilles. Le seul édifice cultuel découvert est une sorte de chapelle intégrée dans l'insula VI, le Sacellum des Augustales, fort différent du classique temple à colonnes isolé sur son aire sacrée.

Le decuminus (rue principale) dessert le coeur de la ville et mène au théâtre. Le forum de cette ville n'a pas la forme rectangulaire traditionnelle, à la place le decuminus s'élargit pour atteindre 12-14 mètres, et il est délimité comme l'espace piétonnier propre à un forum par des bornes en pierre sur le decuminus et des marches au raccordement avec les Cardines (petits axes orientés nord/sud), qui interdisent l'accès des véhicules.

La partie du forum dédiée aux activités civiques était séparée de la zone marchande par un grand arc revêtu de marbre et de stuc, et décoré de statues. Cette partie civique était bordée par le Sacellum des Augustales, et son autre extrémité qui n'est pas dégagée menait vers la Basilique et le théâtre.

La partie occidentale du forum, réservée au secteur commercial, se présente avec une architecture disparate : d'un côté, les entrées de maisons et les boutiques des insulae VI et V s'alignent sans régularité le long d'un trottoir, parfois abritées d'un auvent, de l'autre un portique à colonnes donne son unité à la série de boutiques qu'il abrite. Ces boutiques sont surmontées de deux étages avec des logements en location.

 

Le théâtre est typique du théâtre romain à l'hémicycle construit et ne profitant pas du relief. Les inscriptions que l'on découvrit permirent d'apprendre que l'édifice a été construit ou restauré à l'époque d'Auguste par L. Annius Mammianus Rufus selon les plans de l'architecte P. Numisius, le décor datant des règnes de Claude et Néron. D'un diamètre de 53 mètres, il est structuré en trois séries de gradins en tuf, 4 gradins pour la partie proche de l'orchestre, 16 gradins en 6 secteurs pour la partie médiane, et 3 gradins en haut. Sa capacité est évaluée à deux mille places.

Le mur qui fermait la scène était richement décoré de placages de marbre, tous pillés, et sur deux niveaux, de 9 et 6 niches contenant des statues toutes brisées, dont on n'a récupéré qu'un torse d'Hercule. Le théâtre a été ainsi pillé car il est le premier vestige de cette cité antique à être retrouvé, c'était en 1709.

 

La basilique de cette ville est toujours enfouie.

 

Les thermes urbains :

 

Section masculine :

 

L'entrée donne sur un couloir flanqué de latrines publiques (toilettes). Sur le conduit de vidange, que l'on peut encore voir, était placée une file de sièges en marbre troués, emportée lors des premières fouilles.

Le frigidarium est isolé, à gauche du vestiaire. Il est rond, vivement coloré de bleu au niveau de la vasque et de la voûte, décorée d'animaux marins, et de rouge sur les murs où quatre niches sont décorées de jaune aux angles. À droite du vestiaire, on trouve le tepidarium, avec le sol à double épaisseur assez vallonné, orné d'une mosaïque blanche et noire analogue à celle des thermes féminins, représentant Triton entouré de dauphins, d'un poulpe, d'une seiche. Suit le caldarium avec son grand bassin d'eau chaude.

 

Section féminine :

 

Comme d'habitude la partie des thermes destinée aux femmes est de moindre dimension et moins soignée que la section masculine, mais elle présente l'avantage d'un meilleur état de conservation.

On pénétrait dans un vestibule qui servait de salle d'attente avec son pourtour muni de sièges de maçonnerie. De là on gagnait les vestiaires ou apodyterium, bien conservés, possédant une voûte en berceau. Les femmes avaient aussi droit à un frigidarium, un tepidarium et un caldarium.

 

site d'herculanum - plan

 

 

 

 

 

 

 

 



18/02/2011
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