Vivre avec le Vésuve

Vivre avec le Vésuve

 

 

Les Napolitains vivent depuis toujours au pied du Vésuve et vont même jusqu'à coloniser les pentes du géant depuis qu'il est calme (1944). Sa silhouette s'intègre à merveille dans le paysage c'est même l'emblème de la Baie de Naples. Les populations s'en accommodent et en tirent même partie pour promouvoir l'économie. Les terres volcaniques sont fertiles, elles permettent de produire fruits et légumes. Les vins issus des vignes des pentes du Vésuve ont l'appellation « Lacryma Chisti del Vesuvio ».

 

I) Le Vésuve : vecteur de tourisme !

 

Outre l'agriculture, c'est surtout le tourisme qui apporte beaucoup à l'économie de la région. Des personnes viennent du monde entier afin de visiter les villes antiques parfaitement conservées détruites par le Vésuve en l'an 79. Pompéi et Herculanum sont les plus connues. Des personnes de toutes nationalités parcourent ces cités tous les jours !

 

Mais l'histoire n'est pas le seul atout touristique du site : il y a aussi l'ascension du Vésuve qui plait beaucoup aux visiteurs. De multiples excursions sont proposées et de nos jours il est même encore possible de découvrir le volcan à pied, voir l'article sur les excursions au Vésuve :

 

https://volcania.blog4ever.com/blog/lire-article-463960-2089678-l_histoire_des_excursions_au_vesuve.html

 

Mais les touristes ont aussi possibilité de découvrir les deux autres volcans de la baie de Naples. La caldeira des Champs Phlégréens est donc elle aussi visitée. Les touristes y découvrent les fumerolles, les marmites de boue, le phénomène de solfatares.

 

Ischia en revanche ne doit pas compter sur son origine volcanique pour séduire les foules. Ischia est essentiellement touristiques, petite île ensoleillée et balnéaire où de sympathiques petits commerces pullulent...

 

Voici ici les points positifs que le Vésuve et ses deux autres acolytes apportent à la Campanie : l'économie avec une part consacrée à l'agriculture et au vin particulier "les larmes du Christ" mais essentiellement  le tourisme.

Sans compter les divers autres emplois, les emplois bien sûr qu'on retrouve partout mais aussi les emplois qui se développent plus dans les zones touristiques : balnéothérapie, guides, ventes d'équipement, hôtels et restaurants.

Et outre les emplois liés au tourisme, on retrouve pas mal de métiers liés aux sciences comme les volcanologues, les géologues ou les enseignants des matières des sciences de la Terre.

Par ailleurs, les matériaux émis par le volcan lors d'éruptions antérieures ont parfois été exploités par les hommes. Une partie des bâtiments est construite grâce aux pierres ramassées sur et autour de l'édifice. les rues sont confectionnées en pavés de lave.

 

II) Perception du risque volcanique par les permanents résidents

 

Mais vivre avec le Vésuve englobe aussi les dangers... Pourtant, les napolitains sont tellement habitués au calme apparent des trois volcans que la majorité des résidents permanents de la zone n'ont pas la moindre peur. C'est le bilan inquiétant qui ressort d'une enquête récente au sujet de la perception qu'ont les populations des risques volcaniques en Campanie.

Voici ce qu'un des habitants a répondu à une des questions de l'enquête : "Le Vésuve est beau, je ne pense jamais à lui comme un danger. De toute façon c'est difficile, très difficile qu'une catastrophe se produise".

 

Ici il est évident que le grand public napolitain n'est pas conscient du danger ! Pour eux le volcan dort depuis 1944 ils se sont persuadés que l'édifice est entré dans une longue période de sommeil et que donc de leur vivant ils sont protégés. Ils pensent de même pour les Campi Flegrei et Ischia.

 

Or à la vue des résultats de ce sondage, un volcanologue italien semble préoccupé : "Le Vésuve doit être considéré comme un volcan actif extrêmement dangereux qui, au cours de son histoire éruptive, a déjàenregistré de longues périodes de repos. L'histoire du volcan nous suggère que plus la période de repos est longue, plus le réveil sera violent."

 

Alors en effet, le volcan napolitain dort peut être pour longtemps. Mais il se peut aussi qu'il se réveille dans 3 mois, 1 an, 5 ans, 10 ans ! Ce qui est certain c'est qu'il entrera à nouveau en éruption un jour ! Face à l'inconscience du grand public, les experts essaient donc de sensibiliser la population aux riques. On les informe bien sûr mais hélas les résidents préfèrent se voiler la face. Ils ont construit leur vie et mise tout leur espoir pour que le Vésuve se réveille dans très très longtemps. Ils refusent d'admettre que le volcan peut tout leur prendre. Pourtant le Vésuve n'est pas comateux, il est juste endormi ! Parfois il tremble encore pour se rappeler aux populations. Et en 1965, 21 ans après sa dernière éruption, il a failli encore entrer en activité !

Alors, comme informer n'est pas efficace, on essaie de faire partir les gens vivant sur les pentes de l'édifice. On leur propose de les aider à déménager et pour cela on leur promet des sommes importantes si ils quittent le volcan.

 

Pourtant en 1995 les sensibilisations avaient réussi à effrayer les citoyens.

Franco Barberi, vulcanologue, a projeté une cassette vidéo à des habitants de la zone exposée, principalement des enseignants. Le résultat a été laborieux.

« De professeur avisé, je me suis transformé en citoyen apeuré" confesse un enseignant d'histoire – géographie de l'école primaire de Boscotrecase (11 000 habitants). Il annonce ensuite en parlant de ses élèves "Quant aux enfants, ils déclarent depuis faire cauchemar sur cauchemar."

 

Hélas, très vite, la sensation de vivre au jour le jour l'emporte... Rares, très rares, sont les personnes vivant dans les zones à risque qui se portent volontaires lors des exercices d'évacuation.

 

La réalité est que, dans la conscience collective, le danger est temporaire. Si il y a un souci on part puis c'est tout et on revient après et si y a rien ben tant mieux. Voila en gros ce que pense les napolitains. Ils oublient que le Vésuve peut parfois être dévastateur et qu'il peut les priver à jamais de leurs biens. D'autant que le sommeil actuel du volcan dure depuis plus d'un demi - siècle, c'est mauvais !

Mais ce n'est pas tout... le pire c'est que les résidents préfèrent se fier à la religion qu'à l'avis avisé des scientifiques. Prier n'est pas une tare, loin de moi cette idée. Il y a déjà eu des choses étranges que je ne renie pas :

Ainsi en 1929 c'est la statue de St Antoine qui est a permis le partage en deux d'une coulée de lave, épargnant l'église menacée.

Néanmois l'avis de la science est essentiel de nos jours.

 

III) Pourtant, en cas de réveil ?

 

Les résidents vivent donc parfaitement avec le Vésuve même si l'histoire inquiétante de l'édifice est connue et que des campagnes de sensibilisation ont lieu. Ils préfèrent ne pas penser au pire et préfèrent disposer des avantages offert par le célèbre volcan.

Depuis l'antiquité la baie de Naples est attractive car les produits volcaniques peuvent être exploiter pour la construction, les phénomènes hydrothermiques générés par le volcan permettent la mise en place de therme grâce à l'eau chaude, les sols sont fertiles. Et depuis le XIX ème siècle le tourisme s'est ajouté aux atouts de la région.

Les populations préfèrent donc occulter le pire d'autant plus que depuis 1944 le volcan est calme et endort la méfiance du grand public qui le croit plongé dans une longue période de repos. Ils peuvent avoir raison. Mais ils peuvent se tromper, le volcan est capable de se réveiller aussi bien dans 1 an que dans 100 ans...

 

Alors comment vivre avec le Vésuve si ce dernier se réveille ?

Naturellement, il faudra être évacué. Cela est possible car naturellement ce dangereux et illustre volcan est étroitement surveillé. Mais actuellement on estime qu'il faut 2 semaines pour évacuer la zone menacée. Or, les volcanologues ne peuvent prévoir l'éruption que 25 jours à l'avance (plus ou moins) actuellement. Il resterait donc 10 jours après la fin de l'évacuation. Cela semble correct mais comme le Vésuve est imprévisible, il vaut mieux que l'évacuation soit rapide. Et pour cela il faut réduire la population se trouvant dans la zone la plus menacée, la zone rouge :

 

 

 

Pour parvenir à réduire la population : un parc national autour des flancs du volcan a été créé, les constructions illégales sont démolies et on offre des récompenses financières aux personnes déménageant. Le but étant de diminuer le temps nécessaire à une évacuation totale de Naples et de sa région en 2 à 3 jours max.

Mais quand être certain, pour les experts, qu'il faut évacuer ? En 1984, il a été déclenché à tort car il n'y a finalement pas eu d'éruption et 40 000 personnes ont été évacuées pour rien. Il s'agissait ici d'évacuer pour un éventuel réveil des Champs Phlégréens, pas du Vésuve. Si le plan est déclenché trop tard, quelque soit le volcan du site concerné, il pourrait y avoir des pertes humaines. Les volcanologues évacuent donc lorsque le risque est grand mais parfois le désastre n'a pas lieu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



07/02/2011
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